segunda-feira, 27 de dezembro de 2010

Diététique du Poker

Comme les sportifs, les as du brelan surveillent leur alimentation. Reportage au championnat du monde, embedded avec le team Winamax.


Julien Blanc-Gras


Ils sont neuf à chaque table. Il y a des centaines de tables. Ce n´est pas un festin, c´est un tournoi de poker. Le main event des World Series of Poker (WSOP), qui se tient chaque année à l´hôtel Rio un quatre étoiles de Las Vegas. Pour nourrir cette armada de players, une cafeteria. La "Poker Kitchen" sert 2500 repas par jour pendant sept semaines. On y trouve burgers, pizzas, tacos et ice creams. De la bonne grosse junk food. Mais pas seulement. "Les ventes de burgers sont en baisse, s´apperçoit Sommer Gay, responsable de cantine, le big hit de l´année, c´est la salade à composer soi-même." Car les habitudes nutritionnelles ont évolué avec la professionalisation continue du jeu.

Bananes et Céréales

"La première fois que je suis venu aux WSOP, l´hygiène alimentaire n´était vraiment pas optimale", explique Stéphane Matheu. Cet ex-tennisman est le manager du team Winamax, site français de poker en ligne qui sponsorise une écurie de quatorze joueurs, dont Vikash Dhorasoo et Patrick Bruel. Stéphane supervise, entre autres, la préparation physique des compétiteurs : gestion du sommeil, sport matinal (boxe, gym) et optimisation diététique. "Un petit déjeuner vers 9h, un snack léger avant le début ds épreuves vers midi. Le diner break, vers 19h, est capital. Il faut manger nourrissant mais pas lourd, sinon le sang de l´estomac ne va pas dans le cerveau. Souvent, les mecs reviennent somnolents après le break. L´idéal, c´est des sushis (protéines et féculents) et un petit café."

L´objectif : gagner en lucidité sur le long terme pour éviter la faute. Un tournoi se joue et se perd souvent sur une main. "On a tendance à se suicider quand on est fatigué. Les capacités cognitives étant liées au corps, je sais modifier ma façon de jouer en fonction de ma forme", détaille la Française Almira Skripchenko, Grand maître international d´échecs et joueuse de poker redutée. Le danger, c´est l´hypoglicémie. "Il faut manger toutes les quatre heures, même si l´on n´a pas faim, pour éviter le coup de fringale", continue Stéphane Matheu. D´ou les succès des bananes et barres de céréales. Les boissons énergisantes ? "C´est à double tranchant. Je ne suis pas pour. Car après le coup de boost, il y a le crash."

Le Canadien Daniel Negreanu a cumulé plus de douze millions de dollars de gains dans sa carrière : "Je n´ai pas bu un seul soda depuis dix-huit ans. Je suis très discipliné. Pendant les compétitions, je ne vais pas au restaurant, je ne mange pas de pain. Je ne vais pas aux fêtes et je ne touche pas une goutte d´alcool." Pour synthétiser, on retiendra la formule de Guillaume de la Gorce, jeune espoir hexagoal : "En général, les gros ne sont pas bons."


Standard 29, pg. 54

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